D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les arts visuels. Mon initiation est passée par la photographie. Mon père m’avait donné un vieux Minolta avec des objectifs égratignés. Avec le club photo de mon école secondaire, je m’amusais à tirer profit des imperfections de mon appareil afin créer des photos abstraites sans sujet précis, artistiques plutôt que de belles photos plus traditionnelles. J’aimais explorer les textures, les profondeurs de champs et les contrastes.
J’ai poursuivi mes études collégiales et universitaires en études cinématographiques. C’est là que je découvre le cinéma expérimental et le mouvement minimaliste. Je réalise plusieurs court-métrages dont un, «Le cri de l’intérieur», qui fait le circuit des festivals de films québécois. Même si je ne réalise plus de film, j’œuvre depuis vingt et un ans dans le monde cinématographique en tant qu’éclairagiste.
C’est à cause d’une sensation de manque d’expression artistique que je décide de me mettre à la peinture. Encore une fois, j’explore les reliefs, les tons et les couleurs beaucoup plus que la représentation réaliste d’une image. J’aime l’art abstrait, car il me procure une liberté de création et d’interprétation de l’œuvre. J’aime prendre du recul sur mes toiles et les analyser. Il m’arrive même parfois de ne pas signer mes toiles puisque je n’ai pas encore trouvé le sens de la toile. Pour moi, elle continue de vivre.
Je crée de manière impulsive et instinctive. Je crée pour le simple plaisir de créer. Je ne cherche pas la reconnaissance, ni la célébrité. Ce que je souhaite, c’est de pouvoir continuer à m’exprimer par mes toiles.